Le Prêt à taux zéro (PTZ) est un dispositif d’aide à l’accession à la propriété mis en place par l’État français. Il existe depuis 1995. Il permet à certains acquéreurs, selon des critères précis de profiter d’un prêt complémentaire à leur emprunt principal, sans en payer les intérêts. C’est l’État qui paye ces intérêts.
Grande nouveauté de ce Prêt à taux zéro (PTZ) nouvelle génération : depuis le 1er avril, il est mobilisable quelle que soit la zone géographique dans laquelle le demandeur se trouve. Auparavant, Les acquéreurs avaient des droits différents en fonction de la tension de l’immobilier dans le secteur. Dans les premières, on pouvait faire appel au PTZ pour financer un achat dans le neuf collectif. Dans les autres, on réservait ce coup de pouce à l’achat dans l’ancien et uniquement si le projet comportait au moins 25 % de travaux énergétiques.
On peut désormais se servir du PTZ pour une maison neuve. Mais aussi pour acheter un appartement neuf, un appartement ancien comportant des travaux ou pour faire construire une maison individuelle et cela, partout en France.
C’est, en effet, l’autre nouveauté de taille dans la version 2025 du PTZ. Le dispositif sera désormais de nouveau accessible pour la construction d’une maison neuve individuelle. Depuis le début de l’année 2024, on excluait totalement la maison neuve du PTZ. Déjà fragilisé par des coûts de construction en forte hausse, le secteur avait beaucoup souffert de cet arrêt. Pour rappel, le nombre de maisons individuelles construites en France a diminué de moitié en quelques années. La moyenne annuelle entre 2006 et 2024 était de 119 721 maisons neuves par an. On était à 50 800 en 2024. Les primo-accédants, qui sont les clients qui ont le plus de difficultés à boucler leur budget, s’étaient presque totalement retirés de ce marché, réservé de fait à des catégories plus aisées.
Le retour du PTZ vient précisément au secours de cette clientèle et, selon les constructeurs, elle est, en effet, de nature à relancer le marché. A cela s’ajoute la stabilisation des coûts de construction. Depuis le milieu de l’année 2024, l’indice du coût de la construction a même entamé un mouvement de recul.
Le premier critère pour prétendre à un PTZ, c’est d’appartenir à la catégorie des primo-accédants. Pour cela, il ne faut pas avoir été propriétaire de sa résidence principale au cours des deux dernières années. Une condition qui ne s’applique pas pour les personnes titulaires d’une carte d’invalidité ou victimes d’une catastrophe ayant détruit leur habitation principale.
Ensuite, l’obtention du PTZ est soumise au respect d’un plafond de ressources qui varie en fonction de la zone géographique où se situe le logement. Pour simplifier, plus le bien se situe dans une zone tendue, où l’immobilier est cher, plus le plafond est élevé. A noter que les ressources prises en compte sont celles de l’année N-2.
Des villes comme Tours ou Angers se situent en zone B1 (attractives mais où le marché n’est pas saturé). Dans ce cas, un couple avec deux enfants ne doit pas gagner plus de 72 450 € par an. La même famille, à Niort (zone B2), ne doit pas gagner plus de 59 850 € par an. Des plafonds qui, on le constate, sont assez hauts. Les acquéreurs appartenant aux classes de revenus moyens peuvent en bénéficier.
C’est peu dire que le secteur de l’immobilier attendait avec impatience le retour du PTZ pour tous. Il s’agissait même d’une des principales revendications des professionnels. Depuis plusieurs années, en effet, le secteur de la construction connaît une crise très grave. En 2021, près de 260 000 logements neufs avaient été vendus en France. Ce chiffre est tombé à 111 500 en 2024. Cela représente une chute de 57 % en trois ans.
Naturellement, cela impacte de façon considérable tout le secteur du bâtiment et de la construction qui représente 1,7 million d’employés et un chiffre d’affaires de plus de 215 milliards d’euros (chiffres FFB 2023).
Au-delà du poids sur l’économie nationale, la crise de l’immobilier neuf avait aussi des conséquences sur tout le secteur de l’immobilier. Les logements que l’on ne construit pas aujourd’hui sont ceux qui vont nous manquer demain. Or, selon plusieurs études, la France a besoin de 400 000 nouveaux logements par an pour répondre à la demande.
La pénurie de logements neufs reporte la demande sur l’immobilier existant et cela contribue à maintenir les prix de vente à un niveau élevé.
D’autre part, les acquéreurs qui ne peuvent pas acheter dans le neuf et qui ne veulent pas ou ne peuvent pas non plus acheter dans l’ancien, restent sur le marché de la location qui, lui aussi, est de plus en plus tendu.
Tous les éléments d’une crise du logement étaient donc réunis. L’extension du PTZ est donc une bouffée d’air plus que bienvenue.
Le montant que l’on peut emprunter via le PTZ dépend de plusieurs facteurs : la nature du bien, son prix, la zone dans laquelle il se trouve et le nombre de personnes qui vont y habiter.
Dans tous les cas, le PTZ ne peut pas financer plus de 50 % du montant total de l’opération et il doit obligatoirement être accompagné d’un autre prêt bancaire traditionnel.
Les deux éléments principaux sont la tranche de revenus dans laquelle vous vous situez et la zone géographique où se situe le bien que vous achetez.
Il existe quatre tranches de revenus, qui ouvrent droit à un PTZ pouvant couvrir de 20 à 50 % du montant du bien. Les plafonds de ressources des tranches sont différents selon les zones géographiques. Là encore, plus le marché de l’immobilier est tendu et plus les plafonds sont élevés.
Le montant maximal du PTZ va de 150 000 à 360 000 €. Tout dépend du nombre de personnes qui vont habiter dans le logement et de la zone géographique où se situe le bien. L’aide est plus importante dans les secteurs où l’immobilier est le plus cher.
Pour obtenir un PTZ, il faut en faire la demande directement à un établissement bancaire en remplissant un dossier. Généralement, c’est la même banque qui va mettre en place le prêt bancaire complémentaire. Seules les banques qui ont signé une convention avec l’État sont habilitées à accorder un PTZ. Pour autant, elles ne sont pas du tout obligées de vous accorder ce prêt. La décision reste à leur appréciation et dépend de votre situation personnelle et de leur politique en matière de prêts immobiliers.
Pour obtenir toutes les informations sur les modalités de demande d’un PTZ, vous pouvez vous rapprocher de Agence Départementale d’Information sur le Logement (Adil) la plus proche de chez vous.
Emprunter, même à taux zéro, c’est bien gentil mais il faut quand même songer à rembourser. Normalement, le délai de remboursement d’un PTZ s’échelonne entre 20 et 25 ans. Mais il est possible de différer la période de remboursement. Dans ce cas, durant un temps qui dépend de votre situation personnelle, vous ne payez aucune mensualité liée à votre PTZ.
Là encore, tout dépend de vos revenus. Si vous vous situez dans la tranche 4, celle avec les revenus les plus élevés, vous n’avez pas la possibilité de différer le remboursement et vous devrez avoir remboursé votre PTZ dans les dix ans. En revanche, si vous appartenez à la tranche 1, qui regroupe les revenus les plus modestes, vous pouvez commencer à rembourser seulement dix ans après le début du prêt et vous aurez encore quinze ans pour tout rembourser. Des conditions particulièrement avantageuses et adaptées à des jeunes ménages qui achètent pour la première fois.
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